Amelle et son conjoint ont bénéficié d’un don d’ovocytes pour fonder leur famille

J’ai découvert à 27 ans que je ne pourrai pas avoir d’enfants naturellement.

A 15 ans, je n’étais toujours pas réglée et pas formée ce qui me complexait énormément. Ayant perdu ma maman brutalement à l’âge de 9 ans, j’avais entendu qu’un traumatisme pouvait avoir un impact sur le développement du corps. Mais c’était sans savoir que je souffrais d’insuffisance ovarienne primaire.

À 19 ans, je rencontre l’homme de ma vie. 8 ans plus tard, l’envie de concrétiser notre projet d’enfant arrive. Je savais de par mon histoire et mon traitement hormonal substitutif que la PMA serait incontournable mais j’ignorais le parcours qui nous attendait…

Je commence une stimulation qui sera très vite stoppée car mon corps ne réagit pas.

Le don d’ovocytes devient la seule possibilité pour moi, pour nous, de fonder notre famille.

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Une femme est de dos avec ses deux enfants. L'image comporte le copyright @laitfeemeredoula

Du côté de mon conjoint, tout va bien. Je porte cette culpabilité de lui faire vivre ce parcours.
Je le vis très mal. Pour moi, c’est faire le deuil de la transmission génétique. Tout se bouscule dans ma tête, j’ai peur.

Très vite, le désir de porter la vie reprend le dessus. Nous nous rendons au centre d’AMP de Lyon. Les rendez-vous s’enchaînent, l’équipe est formidable. Je suis rassurée. J’en parle à nos familles, amies, collègues. Je ne souhaite pas que ça soit tabou.

Et puis un jour, le centre d’AMP nous appelle.

Une donneuse nous est attribuée, notre bonne fée. Le protocole est lancé. La FIV a lieu et mon petit miracle s’accroche bien niché dans mon endomètre. L’angoisse de vivre ce premier trimestre laisse la place à une grossesse qui se déroule à merveille avec un très bel accouchement et la magnifique rencontre notre fille.

Elle est née en 2016 le jour de la fête des mères… Le plus beau des cadeaux pour moi qui depuis mes 9 ans détestait ce jour.

Notre fille connaît son histoire. Elle sait que les petits œufs de maman ne fonctionnent pas et qu’une dame tellement généreuse en a donné à maman pour qu’avec la graine de papa ça soit remis dans l’utérus de maman. Et que c’est mon sang, mon air, la chaleur de mon corps qui lui ont permis de bien grandir et de devenir un bébé en pleine forme.

Ma fille a pu vivre le protocole pour son petit frère qui va fêter ses 2 ans. J’ai la chance d’avoir bénéficié de deux dons et que nos deux tentatives se soldent par un positif sans fausse couche. Je m’estime très chanceuse avec un parcours finalement simple par rapport à ce que d’autres personnes peuvent vivre. Dès le désir de grossesse, j’ai été prise en charge rapidement et nous n’avons pas eu à vivre des années de tentatives infructueuses avant de connaître la parentalité.

Merci à mes « Bonnes Fées Donneuses » et aux médecins sans qui aujourd’hui je ne vivrais pas ce bonheur immense d’être mère !

Prenez rendez-vous pour donner vos gamètes, vous ferez des heureux.

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